Irlande : réjouissons-nous mes frères
Comme cela était prévisible, après toute la mise en scène médiatique qui a entouré le processus de sauvetage de l’Irlande, les marchés ont apprécié l’annonce d’un plan de 80 milliards d’euros d’aide :
AFP – PARIS — Les marchés se montraient soulagés lundi matin par la décision de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) d’aider l’Irlande, mais accueillaient cette annonce sans débordement.
L’euro et les obligations irlandaises ont tiré profit de cette annonce, rendue publique dimanche soir, mais les Bourses européennes ont réagi de leur côté avec prudence.
Encore une fois,les commentateur, et la presse en particulier, observe les mauvais marchés.
Premier point, l’optimisme des marchés cités ci-dessus est peut-être temporaire. Deuxième point, si les investisseurs se sentent un peu rassurés sur l’Irlande, comme ils l’ont été dans un premier temps après l’annonce du sauvetage de la Grèce, ils restent très incertains sur le Portugal, l’Espagne, la Grèce et l’Italie. Pour ceux qui n’ont pas compris, les dominos tombent les uns après les autres. La Gèce, l’Irlande pour commencer et à suivre, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et peut-être la France…
Le système des vases communicants n’aura qu’un temps. Qui participe à sauver un des pays faibles, dépense. En des temps où “les caisses sont vides”, c’est périlleux.
En outre, les financiers continuent, comme depuis le début de la crise des subprimes, de s’en sortir à bon compte. Les pots cassés sont payés in fine par les contribuables. En temps de crise économique profonde, ce n’est peut-être pas optimal. Quant à la main invisible, elle est toujours en vacances, tout comme les grandes idées libérales selon lesquelles la libre entreprise a aussi comme corolaire de laisser faire faillite les entreprises qui ne fonctionnent pas.
Enfin, comme le montre le tableau ci-contre, les CDS (cotations du jour) des pays qui sont à la suite de l’Irlande dans la liste des dominos, continuent de montrer la défiance des investisseurs. Ce n’est pas parce que l’Irlande est -temporairement- sauvée, que la suite est rose.
[...] Cela n’a pas marché. Les marchés sont toujours aussi inquiets. Ce que nous avions prévu cet après-midi… [...]