Pression fiscale : t’en veux ? C’est de la bonne…
«En matière d’impôt, la France est le pays de l’OCDE qui a les impôts les plus lourds. Nous sommes à 40,7%, sept points au-dessus des Allemands.», expliquait Nicolas Sarkozy. Une situation qui permet d’expliquer l’intérêt du bouclier fiscal.
Petit souci, Nicolas Sarkozy utilise des statistiques, à qui, bien entendu, on peut faire dire tout et son contraire. Ami lecteur, je te vois venir, tu va me dire qu’Aporismes.com utilise très souvent des statistiques de l’INSEE pour étayer une idée selon laquelle Nicolas Sarkozy aurait totalement échoué sur un plan macro-économique. C’est juste. Tu as mal lu ami lecteur. Reprenons : on peut faire dire tout et son contraire à des statistiques économiques. Aporismes.com ne fait pas exception à cette règle.
Dans sa passionnante rubrique “Désintox” Libération a expliqué en quoi une comparaison internationale des prélèvements obligatoires était dangereuse. La fiche Wikipedia sur ce sujet est également prolixe :
Selon le Conseil des prélèvements obligatoires, institution rattachée à la Cour des comptes française, les données relatives aux prélèvements obligatoires sont « d’un maniement particulièrement délicat, qu’il s’agisse d’analyser les variations dans un pays donné ou – plus encore – d’effectuer des comparaisons internationales, qui peuvent alors aboutir à des conclusions hâtives ne tenant pas compte des caractéristiques propres de chacun des pays étudiés ».
Non, les étrangers ne sont pas fous….
Comment expliquer, si nous avons des prélèvements obligatoires hors du commun, pourquoi les étrangers continuent année après année de trouver que notre pays est très attractif. Ils ne sont quand même pas fous ?
Non pas vraiment.
Le centre d’analyse stratégique explique cela facilement :
“La fiscalité est souvent présentée comme un point faible de la France dans les enquêtes d’opinion. Cependant, l’attractivité en matière de coûts et de fiscalité doit s’apprécier globalement.
La France est, ainsi, le pays européen où les coûts d’implantation sont les plus faibles. par ailleurs, la charge fiscale effective pesant sur les entreprises en France apparaît beaucoup plus faible que le taux nominal de l’impôt sur les sociétés ne le laisse supposer.
L’un des atouts de la France tient aux coûts d’implantation très avantageux qu’elle offre aux entreprises étrangères.
Selon l’étude « Choix concurrentiels » de KPMG conduite en 2008, le montant total de ces coûts (emploi, installation, transport, impôts et taxes, équipement et énergie…) est plus faible que celui acquitté dans des pays voisins.”
La crise pourrait changer les choses. Car, même si les stress tests qui seront publiés dans quelques heures devraient -qui en doute ?- laisser entendre que tout va bien pour les banques françaises, ce pays est dans un état déplorable sur le plan macro-économique et cela ne devrait pas s’arranger dans les mois à venir. Bien entendu, ce sont les plus faibles qui paieront les pots cassés par Nicolas Sarkozy et son équipe. Mais aussi par les banques qui continuent de créer les conditions d’une nouvelle crise sans que personne ne s’en émeuve. Pour Nicolas Sarkozy, son équipe et les banquiers, tout va bien merci. La crise ? Quelle crise ?