M. Courroye et l’indignité
Il faudrait demander à Maître Eolas ce qu’il en pense, mais je me suis arrêté sur une question (la dernière) et sa réponse dans l’interview donnée par le procureur Philippe Courroye au Figaro :
Que vous inspire la transmission d’écoutes clandestines à la presse, puis au tribunal chargé de juger Banier?
Ces enregistrements constituent d’abord des délits dont celui d’atteinte à l’intimité de la vie privée qui seront poursuivis. Au-delà, ces pratiques illégales sont une très grave entorse au principe de la loyauté de la preuve. Voulez-vous une société où, demain, n’importe qui s’arrangera pour faire sonoriser le bureau ou le domicile d’un avocat, d’un chef d’entreprise d’un journaliste, d’un magistrat puis rendra publics ces enregistrements? On y apprendra sans doute des choses intéressantes sur les stratégies et les secrets d’entreprises, les logiques de défense, les sources journalistiques. Mais c’est un total dévoiement de l’administration de la preuve et un procédé d’une illicité et d’une indignité extrêmes.
Je me demande si cette considération n’aura pas une conséquence évidente au moment de la décision finale.