La confiance des marchés dans la dette française
Vous avez vu toutes ces annonces présidentielles et gouvernementales nous annonçant des coupes drastiques afin de ramener le déficit à des niveaux moins effrayants ?
Pensez-vous qu’il s’agit seulement d’allumer un contre-feu au scandale Woerth ?
Pas si sûr.
Comme nous l’écrivons depuis un moment, l’état d’esprit des marchés par rapport à un pays ne se mesure pas (uniquement) à l’aune de l’indice de son marché actions. En d’autres termes, il n’est pas utile de regarder si le CAC 40 grimpe ou baisse pour savoir si les marchés sont inquiets de la situation macro-économique de la France. Bien sûr, il y a des experts comme messieurs Apathie ou Zemmour pour dire que si, mais on peut tenter de leur rétorquer qu’il y a d’autres unités de mesures (sans aucune chance de les convaincre, leur incapacité à se remettre en question étant proportionnelle à leur mauvaise foi et leur incompétence).
Ainsi, il n’est pas idiot de regarder comment évolue le marché des CDS.
Ces derniers jours, les CDS pour la France ont grimpé dangereusement, avant de reprendre une tendance baissière. Toutefois… Il y a un fait intéressant. La semaine dernière, les contrats achetés pour se prémunir d’une éventuelle faillite de la France ont représenté 456 millions de dollars. Vu comme ça, ça ne vous dit rien. Mais si l’on vous dit que la France était en première position et que le deuxième pays jugé le plus risqué (le Mexique) ne représentait que la moitié, soit 221 millions…, ça laisse rêveur.
Maintenant, reprenez la déclaration de François Baroin : “L’objectif du maintien de la note AAA est un objectif qui est tendu et qui est un objectif qui conditionne pour partie les politiques d’économie que l’on souhaite avoir”.
Vous comprenez mieux que sa langue n’avait pas fourché, comme il avait essayé de le faire croire plus tard.
Pour ceux qui ne le savent pas, les agences de notation reflètent une situation au moment où elles abaissent ou rehaussent une note, tandis que les CDS sont plutôt un outil d’appréciation prospectif.
Allez, confiance. De toutes façons, ce sont des marchés volatils par nature, hein… Pas de souci. Tout va bien.