Bravo Nico, bravo Jeannot : opération EPAD réussie !
Mais pourquoi donc Aporismes.com a-t-il fait l’impasse sur l’hilarante affaire de l’EPAD et de la nomination l’élection de Jean Sarkozy, fils de l’autre, à sa tête ? N’était-ce pas là une démonstration formidable du népotisme, de la république des amis, de la manière de faire de la politique adoptée par le chantre de la droite décomplexée ?
Si bien sûr. Mais nous voulions voir comment se terminerait l’histoire. Attendre que le bruit retombe. Vérifier qu’un silence assourdissant y ferait suite.
Et puis des journaux comme le Canard Enchaîné ont livré tous les petits dessous de l’affaire. Notamment les intrigues à deux cents d’euros de papa Sarkozy pour placer son fils à la tête de l’EPAD et qui avaient commencé un an plus tôt.
Ce qui nous intéresse dans cette histoire, c’est le flop final.
N’est-il pas extrêmement intéressant de noter les modalités du déroulement de cette affaire ?
Cela ne vous rappelle-t-il rien ?
Nous, ça nous rappelle les dizaines d’affaires aussi abracadabrantesques que pathétiques qui auront marqué ces premières années du quinquennat. Des vacances sur le yacht de M. Bolloré en passant par le concept écoeurant d’identité nationale, de la lettre de Guy Môquet, les non moins révoltants tests ADN pour les candidats au regroupement familial, les emprisonnements de nouveaux-nés dans des centres de rétention ou le bouclier fiscal. Et on en oublie…
Méthode éprouvée
La méthode ne varie pas. On lance une idée. La plus inconcevable possible. Celle qui viendra le plus en contradiction avec le ciment de notre pacte social. On voit si ça passe. Si ça ne passe pas, on fait marche arrière. Mais pas complètement. Et c’est là que ça devient intéressant. C’est le principe suivant : deux pas en avant, un pas en arrière. Ou encore celui de la maskirovska.
Et ça marche à tous les coups. Couplez cela à une gestion pointue du rythme d’apparitions de maskirovskas, et vous obtenez un cocktail merveilleux qui vous permet de faire passer n’importe quoi. Laissez les media et l’opinion s’emballer, faites mine de ne pas reculer, lâchez du lest. Et avant que qui que ce soit ait le temps de réfléchir au fait que vous avez fait deux pas en avant et un seul en arrière, lancez une nouvelle polémique. Oubli garanti pour la précédente. Le tour est joué.
L’affaire de l’EPAD et de Jean Sarkozy s’est finalement déroulée avec le même tempo.
Annonce publique de la nomination du fils du président à un poste pour lequel il n’est évidemment pas armé. Tollé. On tient le cap pendant deux semaines. Puis on annonce que l’on renonce. Soulagement général, de gauche à droite. Certains parlent même de “maturité” du petit… Oubli complet. Plus personne ne parle de l’affaire.
Sauf que… A bien y regarder, Jean Sarkozy, 23 ans, le bac en poche, est nomé élu administrateur de l’EPAD. Bien sûr il renonce à se faire nommer élire président de l’établissement. Mais il est tout de même administrateur. Etrangement, personne ne conteste à Jean Sarkozy ses capacités à être administrateur de l’EPAD. Pourtant, entre le début de la polémique et sa fin, Jean Sarkozy n’a pas obtenu de diplômes, n’a ni gag,né en âge ni en maturité.
Il faut dire que les “commentateurs” ont déjà d’autres chats à fouetter. Polanski, le débat sur l’identité nationale, le procès Clearstream, élection de David Douillet, retour forcé de trois Afghans dans leur pays, on en passe.
Bravo les artistes.
[...] n’ai jamais fait bénéficier mes amis des moyens que me confèrent ma fonction. L’affaire de la nomination de mon fils Jean à l’EPAD, de la nomination de Henri Proglio à EDF ne sont que des sujets de polémique construits de toutes [...]