Si j’avais un fils, je l’empêcherais d’aller faire le con dans les manifestations…
En mars 2009, Aporismes écrivait :
décembre 1986 – mars 2009, vingt-trois ans. Et pendant l’intervalle, rien n’a changé à droite.
« Si j’avais un fils sous dialyse, je l’empêcherais d’aller faire le con dans les manifestations. ». Réaction de Robert Pandrau, ministre délégué, chargé de la sécurité, à la mort de Malik Oussekine tué par des policiers en décembre 1986.
« Je suis moi-même enseignante de formation, quand on a la charge de jeunes et notamment de très jeunes, on évite de les mettre dans des lieux où il peut y avoir des manifestations ou des mouvements de foule. ». Réaction de Michèle Alliot-Marie, Ministre de l’Intérieur, interrogée sur France-Inter mardi 10 mars 2009 à propos des collégiens de Cenon qui, attendant le train sur les quais de la gare Montparnasse après une sortie scolaire à l’Assemblée Nationale, se sont fait charger par des CRS les ayant pris pour des manifestants.
Octobre 2010, le gouvernement, après avoir fait monter la sauce sur le thème : “c’est irresponsable d’appeler les jeunes à manifester contre la réforme des retraites”, a lancé les CRS contre des gamins. Bilan, un lycéen qui risque de perdre un oeil, victime d’un tir de flashball.
Visiblement, les choses n’évoluent pas…
« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît », disait Michel Audiard. La droite, elle ose tout, c’est à ça qu’on la reconnait pourrait-on ajouter.
Regardez la réponse du gouvernement lorsqu’une députée l’interpelle sur cette opération policière :
Rue89 publie aujourd’hui une vidéo tournée lors d’affrontements entre tous ces jeunes manipulés et dangereux comme un taliban des montagnes afghanes.
Incident avec la police au lycée Jean-Jaurès à Montreuil
envoyé par rue89. – L’info internationale vidéo.
Tout va bien…
Ce qui, tout de même, intrigue, c’est que Nicolas Sarkozy ne craint qu’une chose depuis des mois : que la jeunesse se joigne aux mouvements sociaux. C’est sa terreur car il ne veut pas d’un nouveau Malik Oussekine. Dans ce cas, pourquoi le président qui s’occupe de tout, sinon rien n’avance, ne s’est-il pas fendu d’une recommandation aux préfets pour que la plus grande prudence soit employée pour le maintien de l’ordre lorsque des jeunes lycéens sont impliqués dans une manifestation ?
Les gens qui ont mauvais esprit pourraient imaginer qu’au contraire, le laisser-faire pouvait dégénérer comme hier et envoyer un message aux jeunes et à leurs parents : si vous manifestez, vous aller peut-être vous retrouver au tribunal.