Attention, le sauveur de l’économie a encore frappé
En juillet, le gouvernement se félicitait du repli qu’il lisait dans les chiffres du chômage. Chacun voyant midi à sa porte, le gouvernement voyait une amélioration. Pas de chance, en août, la tendance réelle ne pouvait être niée en jouant avec les statistiques : la hausse d’août efface même la baisse de juillet. Au total (c’est ce chiffre qu’il faut regarder et que le gouvernement s’efforce de ne pas voir), le nombre de demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (catégories A, B, C) augmente de 0,2 % en août, soit plus 7.100 demandeurs d’emploi pour un total de 3.970.900 demandeurs d’emploi en France métropolitaine (4.216.800 en France y compris Dom). Sur un an, il augmente de 7,1 %.
Gardez en mémoire la déclaration de la ministre de l’économie, Christine Lagarde, à la suite de la publication de ces chiffres vendredi dernier : la hausse d’août n’ « interrompt pas la tendance à la stabilisation du marché du travail depuis le début de l’année ».
On en reparlera. Aporismes.com étant adepte du droit de suite.
Maintenant, la consommation des ménages (qui généralement tire la croissance)…
les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont baissé de 1,6 % en volume en août, après avoir augmenté de 2,7 % en juillet.
Mince alors… Mieux, la baisse de juin était finalement plus importante qu’initialement annoncé. Consolons-nous, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté d’un an sur l’autre en août (+1,2%).
Nicolas Sarkozy, le sauveur de l’économie a encore beaucoup à faire s’il veut sortir ce pays du gouffre dans lequel il l’a précipité.
Quant au G20 qui arrive et dont les commentateurs disent qu’il pourrait aider le président français à redorer son image, il semble que quoi qu’il s’y décide, l’Europe continue d’aller dans le mur en claxonnant. Tout comme les Etats-Unis d’ailleurs.
L’Irlande est au bord de la faillite, le Portugal n’est pas au mieux et la Grèce est toujours en sursis. LE FMI s’en rend compte, et a récemment ouvert de nouvelles lignes de crédit sans plafond pour tenter de sauver les meubles lorsque les mensonges des dirigeants européens s’emplafonneront sur le mur de la réalité.
Les CDS de la dette souveraine portugaise ont pris 82 points en 28 jours à 427 et ceux de la dette irlandaise, 138 points à 476…
Si les lois du marché s’appliquaient correctement, il y a fort à parier que dans les semaines à venir, le système bancaire européen (notamment les Allemands et Britanniques) devrait assumer plus ou moins 150 milliards de dollars de pertes sèches en raison de son exposition irlandaise. Mais souvenez-vous, les banques ont une expression magique qu’elles ne manquent pas de ressortir aux politiques pour éviter de la chute libre : “risque systémique”. Ca marche à chaque fois.
Quant à la marge de manoeuvre des Etats, nous l’avons dit ici des dizaines de fois, elle est nulle, ou presque. Nous avions évoqué les soucis de la banque centrale suisse. Celle-ci avait tenté de freiner la hausse de sa monnaie en intervenant sur les marchés des changes. Résultat ? L’effet de ses interventions était effacés en 8 heures, puis 4, puis 2. De milliards de francs suisses grillés pour rien. Croyez-vous que cela serve de leçon aux responsables politiques ? La BoJ (banque centrale nipponne) vient de jouer le même jeu. Effet de son intervention ? Effacé en moins de deux heures.
Bon G20 monsieur le président.