Tu t’es vu quand tu n’écoutes pas Nicolas ?
Attention, dans cinq paragraphes, Nicolas Sarkozy, vous allez être ridicule.
Il y a quelques jours, la vice-président et commissaire européen chargé de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté, Viviane Reding réagissait à la publication d’une circulaire française visant expressément les Roms et les gens du voyage :
«J’ai été personnellement interpelée par des circonstances qui donnent l’impression que des personnes sont renvoyées d’un Etat membre juste parce qu’elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l’Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Seconde Guerre mondiale.»
Décryptage pour les mal-entendants ou ceux qui ne peuvent lire distinctement : c’est mal de viser des catégories de population en fonction de leur appartenance ethnique. Les peuples européens devraient être vaccinés par l’Histoire. Par ailleurs, la constitution française est assez claire sur ce point en son article premier : “La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.”
Que dit Nicolas Sarkozy lorsqu’il réagit à la déclaration de Viviane Reding ? Quelque chose qu’elle n’a pas dit :
«C’est une injure, c’est une blessure, c’est une humiliation, c’est une outrance. (…) Les mots qui ont été prononcés -dégoûtant, honte, Seconde Guerre mondiale, évocation des Juifs- c’est quelque chose qui nous a profondément choqué».
En même temps, on aurait pu se douter que Nicolas Sarkozy n’écoutait pas ce que disent les autres. Et qu’il interprète tout comme des attaques personnelles, des complots, etc.
N’est-ce pas lui qui a dit : “J’écoute, mais je ne tiens pas compte” ?
Viviane Reding, qui doit avoir beacoup plus d’éducation que Nicolas Sarkozy, ce qui n’est malheureusement pas très compliqué, a présenté des excuses. Une porte ouverte à Nicolas Sarkozy pour qu’il mette un terme à la crise entre la France (déclenchée par la France, cf. article 1 de la constitution, circulaire incriminée et autres traités européens) en s’excusant à son tour. Que croyez-vous qu’il fit ?
Il n’y a pas d’outrance de la part de la France, “l’avantage, quand on sait maîtriser son expression, (c’est qu’) on n’a pas besoin de s’excuser après. C’est un avantage”.
Ce qui est une “outrance” dans cette histoire, c’est que Nicolas Sarkozy est le garant de la constitution et qu’il se doit de la faire respecter. Au premier chef par les membres de son gouvernement. S’il s’assoit aussi facilement sur l’article premier de la constitution, qu’en est-il pour le reste ?