IGF : un rapport pour rien
Anne Michel (coucou Anne… long time no see) a écrit un très intéressant article dans Le Monde, tendant à démontrer que même les membres de l’IGF ne croient pas à l’impartialité du rapport qui vient d’être rendu public. En même temps, on pouvait s’en douter puisque bien avant qu’il soit terminé, Frédéric Lefebvre, Nicolas Sarkozy et d’autres avaient déjà annoncé qu’il blanchirait Eric Woerth. C’est pratique ce genre de système. Un peu comme Patrice de Maistre qui connaissait à l’avance, visiblement grâce à M. Patrick Ouart, conseiller Justice de Nicolas Sarkozy, la décision qu’allait rendre le procureur de Nanterre, Philippe Courroye.
Le souci, avec ce rapport, c’est qu’il n’avait aucune chance d’avoir le moindre effet sur l’opinion publique. S’il avait conclu à des manquements d’Eric Woerth, l’effet aurait été désastreux. Mais il n’y avait aucune chance pour que cela arrive. En concluant qu’il n’y a pas de manquements de la part de l’ancien ministre du budget, il soulève un nouveau doute et ajoute à la suspicion.
Selon le document de l’IGF, l’ancien ministre du budget “n’est pas intervenu pour demander, empêcher ou orienter une décision ou un contrôle portant sur Mme Bettencourt, MM. Banier ou de Maistre”.
Avec ce genre de phrases, le mal est fait. Car Paulo et ses potes du Bar des Amis, ils vont se avoir ce genre de dialogue :
- Dis donc Marcel, t’as vu le rapport là ? Y disent que Woerth il a jamais demandé un contrôle fiscal pour Bettencourt. C’est dire qu’elle était protégée. En quinze ans, rien. C’est quand même pas les salariés comme toi et moi avec leurs 1400 euros par mois qui peuvent frauder. Ce serait pas logique que les milliardaires ils soient contrôlés de temps en temps ?
- Tous pourris mon pauv’ Paulo…
- Ouais mais quand même… Pourquoi qu’ils ont pas contrôlé Mme Bettencourt ?
- Pas con, ouais…
…
Caramba, encore raté…