Lu dans Le Monde.fr :

Depuis le début de l’affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy s’est montré plutôt discret. Mardi, le président de la République s’est contenté, en marge d’une table ronde sur la médecine de proximité à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne), de commenter : “J’aimerais tellement que le pays se passionne pour les grands problèmes que sont la santé, l’organisation de la santé, les retraites, comment on va créer de la croissance, plutôt que de s’emballer à la première horreur, calomnie qui n’a qu’un seul but, salir sans aucune espèce de réalité.”

En voilà une bonne question. Comment créer de la croissance…

Si vous avez lu les derniers articles d’Aporismes.com, vous savez, petits veinards, que la croissance est loin d’être créée dans ce pays et que ça n’arrivera pas de sitôt. Tous les indicateurs sont au rouge vif depuis des mois. Pire, les investisseurs n’ont plus confiance du tout dans l’avenir macro-économique du pays. Ils estiment même que le risque de faillite (bien qu’il faille relativiser ce terme dans ce cas) de la France a nettement augmenté. En se permettant un raccourci, il a simplement doublé au cours du deuxième trimestre.

Sur le marché des CDS, la France a eu un parcours intéressant :

“Greece, Portugal and France continue to show weak performance- they have been some of the biggest wideners since the first quarter of this year” (…) The European Union has pledged € 750bn to help ease the region’s escalating debt crisis.

All of the worst performers have come from Western Europe this quarter, with protection costs for the poorest performers more than doubling– Greece wider by a huge 190%, Belgium out by 168%, Spain out by 129%, Portugal widening 127% and France by 112%.

The major widening action in European sovereign credits indicates that the Eurozone remains the hub and focus of the global debt crisis- none of the Western European sovereign CDS have tightened this quarter.

In the wake of the Greek debt crisis, European governments discussed banning naked shorts on Sovereign CDS prompting the authors of a paper on sovereign CDS from Citi to famously comment that “You can’t blame the mirror for your ugly face”.

Mais revenons à la question de Nicolas Sarkozy. Comment donc compte-t-il créer de la croissance ? Avec des mesures d’austérité drastiques ? Qui freinent la croissance ? En n’utilisant que de la poudre aux yeux, comme l’annulation de la garden party de l’Elysée ? En rognant les aides aux handicapés, comme vient de l’annoncer François Baroin ?

Personne n’en sait rien, pas même Nicolas Sarkozy, qui à propos d’économie disait lui-même : “inutile de réinventer le fil à couper le beurre. Toutes ces théories économiques… moi-même, parfois je suis un peu perdu. Ce que je veux c’est que les choses marchent”.

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