La garden party est partie…
En voilà une mesure phare. Nicolas Sarkozy a annoncé ce mercredi 23 juin la suppression de la traditionnelle graden party de l’Elysée le 14 juillet.
“Pour des raisons économiques en période d’austérité, la garden-party n’aura pas lieu cette année”
Voyez-vous cela… Economie ? 700.000 euros environ, si l’on en croit les dernières estimations.
Déficit public français (Etat, collectivités locales, comptes sociaux) ? Il a atteint, sous la présidence Sarkozy un record à 7,5 % du PIB en 2009, et devrait encore progresser à 8 % du PIB cette année. Soit environ 160 milliards d’euros.
Voici donc une nouvelle maskirovska… Et comme les articles d’Aporismes sont rédigés par des vieux (cons), on va vous en raconter une belle.
A peine nommé premier ministre en 1993, Edouard Balladur, ancien mentor de Nicolas Sarkozy avait fait une annonce déterminante. Voici ce que disait Le Monde à l’époque :
“Nicolas Sarkozy, porte-parole du gouvernement, qui rendait compte, mercredi 1 mars, de la première ” réunion de travail ” des ministres du cabinet Balladur, a indiqué, citant le premier ministre, que le gouvernement devait être ” le gouvernement de tous les Français “. M. Balladur a appelé ses ministres à oeuvrer dans ” un esprit de rassemblement “. Il a souhaité que le gouvernement agisse ” avec l’esprit d’équipe “, fasse preuve de ” solidarité ” et ” gouverne dans la clarté “.
Selon M. Sarkozy, le premier ministre a invité les ministres à réduire leur train de vie. Il a décidé de diminuer de 20 % les dépenses de réception de l’Hôtel Matignon et de 30 % les crédits du GLAM (Groupe de liaison aérien ministériel). Il a demandé en outre aux ministres de réduire de 10 % les moyens de leur cabinet. Il leur a interdit de changer de voiture et les a exhortés à utiliser autant que possible les lignes régulières pour leurs déplacements en avion, précisant qu’il allait étudier la possibilité de vendre quelques avions du GLAM.”
Ainsi donc, Edouard Balladur, le nouveau premier ministre prônait-il une république moins dépensière et une baisse de l’utilisation des avions mis à disposition du gouvernement de 30%. Quelques temps plus tard, Balladur Edouard, candidat à la présidentielle invitait les journalistes à le suivre pour un voyage de 24 heures en Russie. Voyage sans intérêt, autre que de lui donner une sorte de stature d’homme d’état. Les journalistes s’enquièrent : M. Balladur sera-t-il dans l’avion affrété pour la presse ? Pourra-t-on discuter off avec lui pendant se voyage ? Bien entendu répond l’ancien journaliste qui lui servait de RP.
Arrivés dans l’airbus affrété pour la presse, les journalistes constatent que s’il y a bien Alain Juppé, il n’y a pas de premier ministre.
Désolé, il est parti devant nous avec un avion du GLAM, explique sans sourciller le RP.
Et pour le retour ?
Pas de souci, il sera dans l’avion, précise le RP.
Au retour ? Il n’y avait pas d’Edouard Balladur. Il était à nouveau dans un avion du GLAM.
30% d’économie, ça laisse encore 70% de dépenses possibles. Donc, aucune contradiction dans le discours. Juste un peu de rienafoutrisme.
Il y en a qui ont eu de bons maitres…
Image : “Life on a beach“