Décidément, les commentaires des journalistes politiques sont bien peu pertinents. Depuis quelques jours, la « bourde » de François Fillon à propos d’un policier supposément mort après avoir été caillassé fait la Une. Et tous nos commentateurs d’analyser : le premier ministre relance le thème de l’insécurité entre les deux tours pour tenter de siphonner les voix du FN, etc.

Voyons… C’est faire bien de cas de l’intelligence hors normes du premier ministre. Celui-ci sait bien que l’injection du thème de la sécurité dans la campagne par Nicolas Sarkozy a eu un effet catastrophique. Les électeurs du Front National ont toujours été là et le seront toujours. Tenter de piquer ces électeurs est une vue à bien court terme. De même, le débat sur l’identité nationale a lourdement pesé sur les résultats de l’UMP. Ceux qui sont contre ont voté pour d’autres partis, ceux qui sont racistes se sont sentis confortés et ont voté pour le Front National. La copie, l’original, tout ça, tout ça…

Dès lors, comment François Fillon pourrait-il insister lourdement entre les deux tours sur le fait que seule l’UMP peut assurer la sécurité des Français ? Un thème qui n’a d’ailleurs rien à faire dans les régionales ?

Et bien, c’est très simple. Et Aporismes.com vous livre ici la réponse… Depuis quelques semaines, les sondages sont particulièrement favorables à François Fillon et sont désastreux pour Nicolas Sarkozy. Les mêmes commentateurs écrivent même que François Fillon serait une alternative à Nicolas Sarkozy pour 2012. Et notre bon premier ministre a les chevilles qui enflent. Il commence à s’y voir et à y penser en se rasant le matin, comme le confirmait le Canard Enchaîné il y a peu. La « bourde » de François Fillon est en fait, probablement et tout simplement, une composante de sa stratégie pour 2012.

Il aurait voulu planter Nicolas Sarkozy (à qui l’échec des régionales ne manquera pas d’être imputé), il n’aurait pas mieux fait. Relancer le thème de l’insécurité, l’assortir d’une « bourde » pour que toute la presse s’en saisisse, relaye son discours et relève l’incongruité du thème dans la campagne des régionales, était la meilleure façon de planter son camp entre les deux tours.

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