Racisme, relations sexuelles avec une mineure, tourisme sexuel et… déficits publics
Souvenez-vous, il y a quelques jours, c’était le ministre de l’Intérieur qui estimait que les Auvergnats, quand il y en avait trop, c’était un vrai problème. Probablement les Auvergnats un peu sombres de peau, qui ne mangent pas de porc, etc. Quelques mauvais coucheurs, comme Aporismes.com, avec leur mauvais esprit bien connu, relevaient qu’un ministre de l’Intérieur, issu de la droite décomplexée, ancien ministre de “l’Identité nationale”, se laissait aller en l’espèce à des propos racistes. Mini scandale pendant quelques jours. La presse relayait et s’indignait. Et puis… Plus rien. Comme toujours. Mémoire courte. Droit de suite oublié.
Mais voici aussitôt un nouveau hochet qui arrive. Roman Polanski est arrêté en Suisse et risque l’extradition aux Etats-Unis. On lui reproche d’avoir, il y a une trentaine d’années, d’avoir eu des relations sexuelles avec une mineure de 13 ans, préférant les relations anales, la jeune fille ne prenant pas la pilule. La presse s’en mêle. Les politiques aussi. Faut-il poursuivre un homme 30 ans plus tard pour ce genre de choses ?
Mais attention, le soufflet retombant, il faut un nouveau motif de discussion sérieux. Voilà donc le ministre de la Culture -qui a d’ailleurs pris la défense de Roman Polanski, provoquant une mini polémique dans la polémique- qui est rattrapé par ses écrits. Il y a quelques années, Frédéric Mitterrand avait raconté ses expériences de tourisme sexuel en Asie. Scandale. La presse s’en mêle. Les politiques aussi. Puis il vient parler à la télévision. Condamne le tourisme sexuel et la pédophilie. Assure qu”il n’a eu des relations tarifées qu’avec des majeurs. La polémique commence à retomber, raconte-t-on à la radio.
A votre avis, quelle sera la prochaine polémique d’ampleur, sur un sujet important, qui viendra à la Une de la presse dans les jours à venir ? Il faudra bien qu’il y en ait une. Dans cette époque merveilleuse dont les règles sont dictées par la droite décomplexée, il faut une polémique par semaine. Il faut qu’elle occupe les journalistes. Qu’elle envahisse notre quotidien. Qu’elle s’affiche partout. Pas une radio allumée, pas une télévision qui n’en parle, pas une Une de quotidien, d’hebdomadaire ou de mensuel qui ne fasse l’impasse.
En attendant, on ne parle ni du doublement du budget dédié à la vidéosurveillance, de la multiplication des fichiers policiers et judiciaires, on ne parle pas de la dette qui atteint des niveaux jamais égalés, des salariés qui se suicident à un rythme pour le moins inquiétant, du fils du président qui, le ridicule ne tuant plus, à 22 ans, va bientôt prendre la direction de l’EPAD, de la détérioration des liens qui unissent les citoyens, des coups de sabre dans notre contrat social. Toutes sortes de choses annexes. N’est-ce pas ?