Patrons anarchistes
Et voilà, le décret du gouvernement a été pris. “Les conditions de rémunération des dirigeants des entreprises aidées par l’Etat ou bénéficiant du soutien de l’Etat du fait de la crise économique et des responsables des entreprises publiques” seront encadrées. Fini de rire et de s’accorder des bonus et autres stock options ou même, des salaires mirobolants.
Enfin bon, pour quelques entreprises seulement. Les autres pourront continuer de “s’autoréguler”.
Car les patrons, Mme Parisot en tête veulent “s’autoréguler”. Pas la peine de légiférer, on est assez grands pour respecter des règles tout seuls. Cette posture des patrons est assez paradoxale. Eux qui sont traditionnellement les tenants d’un ordre établi prônent finalement une forme d’anarchie. L’autorégulation, ou dit autrement, l’autodétermination, sont des composantes essentielles de l’anarchie. A quand un tract de ce genre ?
Le gouvernement qui avait bien besoin d’une maskirovska en ces temps de crise financière et macro-économique qu’il ne parvient pas à juguler, en ces temps où les déficits explosent, où le chômage s’envole vers des sommets sans limites, a pris un dércret pour calmer Paulo. Ben oui, Paulo, il commence à avoir des petites crises d’énervement parce qu’il sent que, comme toujours, le cochoin de payeur, ça sera lui. Pas ceux qui ont créé la merde dans laquelle il doit désormais se débattre.
Et les gouvernements n’ont peur que de deux choses -assez liées d’ailleurs. Les gouvernements ont peur que le système financier s’écroule. Et des Jacqueries (pour ne pas dire des révolutions) menées par Paulo. Lorsque les derrapages du système sont trop importants, il convient de lâcher du lest (le moins possible s’entend). Un petit décret qui ne remet pas grand chose en cause, mais bien médiatisé, peut – par exemple- calmer les esprits s’il est présenté comme LA solution.