En route !
Le 12 avril 2007, dans les colonnes de Libération, Nicolas Sarkozy s’interrogeait benoîtement – ou tout au moins le feignait-il comme il le fait à chaque fois qu’il lance un pavé dans la marre : “Au nom de quoi récupérer les électeurs du FN, c’est mal ?”
Aporismes.com le dit depuis l’élection de Nicolas Sarkozy : au nom du refus des idées nauséabondes des leaders et des électeurs de l’extrême-droite. Au nom d’une idée, celle de la démocratie. D’un contrat social qui unit les hommes. Sans doute pas le meilleur. Sans doute pas parfait. Mais le moins pire de ceux qui peuvent être aisément appliqués et librement consentis par les citoyens. Au nom de la fraternité. Du rejet de la haine.
Aporismes.com, via les canaux de diffusion qui lui sont propres démontrait à ceux qui pouvaient en douter que les électeurs du Front National sont mus par des idées noires. Des idées qui mènent tout droit à la haine, au rejet de “l’autre”. L’autre étant tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Juifs, noirs, arabes, gauchistes blancs ou verts. Pas de détails. Juste “les autres”.
Vendredi dernier, au Zénith, devant 5.000 spectateurs applaudissant, Dieudonné a “décerné le prix de l’infréquentabilité et de l’insolence” à Robert Faurisson (invité sur scène), qui conteste depuis plus de 30 ans la réalité de l’Holocauste. Et pour que chacun des 5.000 spectateurs transportés par ce déplorable “spectacle”, comprenne bien l’idée générale de la chose, le “trophée” a été remis au négationniste par une personne déguisée en déporté juif. Voici une nouvelle raison de refuser la “récupération” des électeurs du Front National. Parce que lorsque l’on est en accord avec ses idées, et que celles-ci ont des visées démocratiques, on ne fraye pas avec des gens qui applaudissent une telle mise en scène.
Sombres perspectives
Depuis le début de ce site, nous expliquons que la banalisation de ces idées est un danger pour la démocratie. Au même titre que le grand dessein de Nicolas Sarkozy. Qui passe entre autres choses par la mise en prison des enfants, le contrôle des populations par la multiplication des fichiers, y compris à la maternelle, afin de repérer les populations “à risque”, la stigmatisation de l’immigration clandestine (érigée en source de tous les maux de ce pays), l’usage du pouvoir afin de satisfaire “certaines catégories de la population”, la stigmatisation des fonctionnaires versus le gentil secteur privé, le détricotage du code du travail, des marchés publics, et l’on en oublie…
La Fance est en route… En route vers de sombres paysages. Elle s’est choisie en fanfare un homme qui piétine le contrat social unissant sa population. S’il vous faut aujourd’hui chercher un coupable, il n’est pas nécessaire de pointer du doigt cet homme. Il vous suffit de regarder dans votre miroir. Vous y verrez le reflet de ceux qui ont cru aux discours moulinés par le Littératron moderne utilisé par Nicolas Sarkozy. Et si vous n’avez pas voté pour Nicolas Sarkozy, vous y verrez sans doute le reflet de ceux qui renoncent. Ceux pour qui le grand dessein de Nicolas Sarkozy et sa mise en oeuvre ne justifient pas une résistance démocratique forte. Ceux qui “laissent faire”. Qui attendent des jours meilleurs. Ces jours meilleurs qui ne viendront pas. Car il est plus aisé de détruire que de construire. Et il faudra des dizaines d’années pour reconstruire le lien social. Si cela est possible… Et rien n’est moins sûr.