Le président du non pouvoir d’achat
Les chiffres sont têtus.
L’Insee nous annonce ce 20 juin 2008, soit environ un an après l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, le président du pouvoir d’achat (selon ses propres dires), que la croissance française se porte bien mal.
Sa projection de 1,6% sur l’ensemble de l’année 2008 est désormais inférieure à la prévision gouvernementale de 1,7-2,0%.
Les gens qui ne sont pas tout à fait fans d’économie ne savent pas toujours ce que cela implique : le gouvernement fait des prévisions de budget sur la base d’un taux de croissance estimé. Qui, s’il est inférieur aux prévisions a pour effet induit de creuser le déficit…
Pour mémoire, le Premier ministre indiquait au Figaro-Magazine le 16 février dernier que pour 2008, il ne croyait “pas que nous serons très en dessous” de la fourchette de 2 à 2,25%”.
Caramba ! Encore raté !
Tout cela pour dire que la hausse du pouvoir d’achat est encore loin si l’on s’attarde sur les prévisions de l’Insee. Car le taux d’inflation devrait atteindre dans ce pays (si le Brent reste à 130 $ le baril – voeu pieux) un niveau inégalé depuis 1991 à 3,2%.
Croissance en baisse, inflation en hausse… Tout va bien, la rupture et les réformes portent leurs fruits, ça se voit très clairement. Ajoutez une pincette de chiffres du ministère de l’Economie, des finances et de l’Emploi (MINEFE) et vous aurez fini de déprimer les ménages.
En même temps, ils auraient pu réfléchir avant de glisser leur bulletin dans l’urne, les ménages…
Selon le MINEFE, sur un an, de mars 2007 à mars 2008, le salaire mensuel de base de l’ensemble des salariés affiche une progression de 2,7%, alors que l’indice des prix à la consommation hors tabac progresse de 3,1%, ce qui représente une perte de pouvoir d’achat de 0,4%.
Bien vu l’artiste. Encore un peu d’hyperactivité et on sera au poil. En récession…
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