Voilà voilà que ça r’commence… Et je vous merde
Souvenez-vous, c’était le premier article d’Aporismes.com. Nous avions épluché le rapport annuel du groupe Bolloré. Alors que le nouveau président, Nicolas Sarkozy prenait du recul sur un yacht appartenant à Vincent Bolloré, après avoir voyagé vers Malte dans un avion privé appartenant au même “ami”. Nous avions pris au mot Nicolas Sarkozy et Vincent Bolloré :
Nicolas Sarkozy : « Vincent Bolloré est un des grands industriels français. Il n’a jamais travaillé avec l’Etat. Il fait honneur à l’économie française. » Vincent Bolloré : « Nous n’avons aucun contrat avec la puissance publique ».
Pas de chance, c’était totalement faux. Et à notre avis, cela remettait en cause un certain nombre de choses. Il nous semblait par exemple, que l’Etat, représenté en l’espèce par son président, se plaçait dans une situation difficile puisqu’il se voyait offrir des cadeaux par un industriel qui est par ailleurs son partenaire commercial. Une situation que tout le monde condamne lorsqu’il s’agit d’un « cadeau » offert par une entreprise pour obtenir un avantage. Mais là , promis, juré, il ne s’agit pas d’attendre quelque chose en retour. C’est désintéressé et il s’agit d’un cadeau d’un particulier à un ami.
Il ne sera pas inutile de lire le prochain rapport annuel du groupe Bolloré.
Et voilà que ça recommence. Cette fois, le président s’en va en Egypte en prenant « Air Bolloré », l’avion privé de son ami Vincent.
Et comme la première fois, le président se contrefout des critiques suscitées par son comportement et reste silencieux. D’autres montent au créneau pour le défendre. Comme Yves Jégo : « le président de la République a voulu là aussi jouer la rupture et ne rien cacher. Ce qui ne se disait pas, ce qui ne se montrait pas, aujourd’hui fait l’objet d’une volonté de transparence ».
Il oublie sans doute que ce qui ne se disait pas, si tant est que de telles pratiques existaient dans le passé, restent condamnables ou pour le moins choquantes, qu’on les rende publiques ou pas. L’argument majeur des amis de Nicolas Sarkozy pour expliquer son comportement est d’ailleurs (ce qui n’a rien à voir, soit dit en passant) que François Mitterrand faisait prendre ne charge par l’Etat la protection de sa fille Mazarine. S’ils trouvent cela choquant, comment ne trouvent-il pas choquant le comportement qu’ils tentent de banaliser en avançant cet argument ? Ahhhhh les beaux aporismes du Sarkozysme…
« Cette forme d’authenticité, de transparence, est plutôt la marque d’une démocratie qui se modernise », a par ailleurs ajouté le député de Seine-et-Marne au micro d’Europe 1.
Ou alors, c’est la marque d’une collusion douteuse entre l’Etat et ses partenaires commerciaux ?
« Les Français apprécient la franchise et l’idée que l’on est sorti d’une époque où les choses se faisaient mais étaient dissimulées est une idée qui va plaire aux Français ». Ah. Ben si Paulo est content, alors… D’ailleurs, L’ami Jégo citait à l’appui de sa « démonstration », des sondages qui valideraient le fait que les Français ne sont pas gênés par ce genre de choses.
Les proches de Nicolas Sarkozy relancent par ailleurs leur excuse première : La fortune de Vincent Bolloré n’a rien à voir avec l’Etat. Patrick Balkany, a comparé ce voyage en avion privé à « un ami qui vous (prêterait) sa voiture ».
Et : M. Bolloré a « une énorme fortune qu’il a faite seul, l’Etat n’intervient en rien dans ses affaires ».
Mais c’est bien sûr…
A propos des sondages qui confortent la démarche du président…
Aporismes.com s’inquiète. Tout le monde l’a noté, Nicolas Sarkozy a un besoin irrépressible d’être aimé. En mai 2007, les Français étaient satisfaits de leur président à 65%. Ils sont 51% en novembre.
Que se passera-t-il lorsque inévitablement, la cote de popularité du président passera très en deçà des 50% ? Le supportera-t-il et si ce n’est pas le cas, quelles seront ses réactions ?
Hum…
[...] de mieux “habiter” la fonction présidentielle. Puis, Nicolas Sarkozy partait en vacances en Egypte en prenant « Air Bolloré », l’avion privé de son ami [...]