« Nicolas Sarkozy veut-il remercier les patrons ? »
ERIC HALPHEN, vice-président du tribunal de Paris et membre d’Anticor*
Vous avez passé des années à instruire des affaires financières. Quelle impression en retirez-vous ?
Contrairement aux apparences, le gros du droit pénal financier est constitué d’affaires dont personne ne parle. Le lot commun, c’est l’abus de bien social commis dans des petites sociétés familiales ou encore le repreneur qui découvre, six mois plus tard, que son prédécesseur a commis des indélicatesses de gestion. Ce ne sont pas des choses faramineuses, ni dans les montants, ni dans les enjeux. Et puis, il y a les fameuses affaires politico-financières : là, on touche à des choses plus volumineuses, plus risquées. Il ne faudrait pas que le projet de réforme vise, au nom de ces intérêts-là, à empêcher les juges de faire leur travail.