Leur vérité
Mais comment font-ils? Comment font ces collègues journalistes pour parvenir à interroger des centaines de manifestant sur leurs opinions politiques? Comment peuvent-ils affirmer de manière aussi certaine que 500, 1000 (ou plus) manifestants sont “d’extrême gauche” ou “anarchistes”?
La presse a en effet martelé pendant plusieurs jours que les manifestants qui s’opposaient à l’élection de Nicolas Sarkozy étaient d’extrême gauche et/ou anarchistes (1).
Pourquoi ne pas spécifier leur orientation sexuelle tant qu’on y est? Quitte à leur poser des questions, pourquoi pas celle-là? Cela aurait à peu près autant d’intérêt. A moins que la presse ou certains politiques voient un intérêt particulier à connaître l’orientation politique des manifestants? Et dans ce cas, de quel intérêt s’agit-il?
On peut également lire ici ou là que ces manifestants mettent à mal les principes démocratiques. Selon ces fins analystes, les urnes ont parlé et il est hautement condamnable de contester ce résultat par des manifestations.
Etonnate analyse lorsque l’on sait que le droit de manifester est inscrit dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen: “ART. 7. – Le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la vole de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement, le libre exercice des cultes, ne peuvent être interdits. – La nécessité d’énoncer ces droits suppose ou la présence ou le souvenir récent du despotisme”.
L’autre sujet d’étonnement possible porte sur les profils des gens arrêtés et condamnés (très lourdement) pour les débordements survenus en marge de ces manifestations. Ils ne semblent ni politisés, ni avoir des casiers judiciaires bien remplis.
Par ailleurs, personne ne semble s’étonner de ces manifestations, les premières du genre pour ce type d’élections…
Diabolisons, stigmatisons, il en restera toujours quelques chose. Assez au moins pour condamner lourdement des lanceurs de canettes vides… Et peut-être de quoi préparer un texte de loi un peu plus dur?
(1) Liens:
- “La police estime que les violences ont été provoquées par deux milieux distincts, des jeunes des banlieues pauvres, notamment autour de Paris, et des militants d’extrême gauche, anarchistes ou “autonomes” dans les centres des grandes villes.”
- Dans la même dépêche: “Il ne s’agissait pas d’une manifestation spontanée, mais d’un mouvement préparé par un noyau dur de militants anarchistes et d’extrême gauche”, a estimé Yves Monard” (directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) de Loire-Atlantique).
- Tolbiac bloqué par des étudiants d’extrême gauche
- “A Paris, ce sont près de 400 militants de gauche et des mouvements anarchistes qui se sont réunis place de la Bastille lundi soir, pour crier “Paris debout, réveille-toi!” et “Sarko, facho ! Le peuple aura ta peau“.”