Règne du faux made in France, c’est parti
Et pourquoi le règne du faux serait-il l’apanage d’un pays? Pourquoi le règne du faux ne sévirait-il qu’aux Etats-Unis? Nous y étions déjà avec notre belle campagne électorale que les journalistes nous décrivent comme exemplaire, mais un pas décisif vient d’être franchi avec les déclarations de Vincent Bolloré sur les vacances de Nicolas Sarkozy.
La France qui vote, ce n’est pas uniquement la France intellectuelle. Il y a aussi la France d’en bas, comme le disait dans un ineffable élan de condescendance Jean-Pierre Raffarin. Cette France là, on la croise dans les cafés. Dans les petits villages qui composent nos joyeuses provinces. Je vous livre ici le commentaire d’un beauf français d’en bas accoudé au bar du café où je dînais le soir des élections, quelque part en tourraine: “eh ben comme ça elle pourra garder les mioches”. A propos bien sûr de Ségolène Royal qui s’exprimait dans l’étrange lucarne accrochée au mur.
Pourquoi cette digression sur les avantages éventuels du vote capacitaire? Parce que la France d’en bas comme disait l’autre, elle gobe tout ce que la presse rapporte sans le mettre en perspective, sans chercher à contredire ce qui est depuis longtemps déjà le produits de machines de guerre communication. Et quand on lui explique que les vacances, quel qu’en soient le prix, de Nicolas Sarkozy ne sont choquantes qu’au regard du retour d’ascenseur ou de la connivence qu’elles laissent supposer, elle répond: “Vincent Bolloré n’a jamais fait de business avec l’Etat”. Ben quoi? C’est Bolloré qui l’a dit et c’est écrit dans le journal.
Sauf qu’un petit coup d’oeil ici ou là permet de se rendre compte qu’il s’agit d’un gros mensonge. Et là, on entre de plein fouet dans le règne du faux qui consiste à montrer au français d’en bas un panneau blanc tout en lui disant avec assurance, conviction et fermeté: “voici un panneau noir! Et c’est d’autant plus vrai que la presse le dit aussi”.
Bienvenue dans le règne du faux made in France.
Mise à jour 10/05/07 – 23H10 : L’AFP se réveille après avoir lu ce qui s’écrit sur Internet (probablement).
Le groupe Bolloré s’est bien vu attribuer récemment des marchés publics