Habiter la fonction présidentielle
Il avait prévenu. Il lui faudrait se retirer du monde environ 10 jours pour “habiter la fonction présidentielle”. C’était déjà drôle. Mais la suite est plus cocasse encore.
Nicolas Sarkozy a pris un avion privé (Falcon 900 EX) appartenant à son ami Vincent Bolloré pour embarquer ensuite sur un yacht appartenant au même Vincent Bolloré.
Le jour de son élection, le nouveau président avait passé la soirée et la nuit au Fouquet’s (pour un coût compris entre 2.500 et 8.500 euros). Il se mettait ainsi en accord avec “la France qui souffre”, la “France qui se lève tôt”, il était ainsi pleinement le “candidat du peuple” qu’il annonçait être au cours de sa campagne. Avec cette retraite monacale, il ne dérogeait pas l’aporisme permanent qu’il représente.
On peut bien entendu s’interroger sur l’éventuel conflit d’intérêts évident qu’il y a à se faire payer de luxueuses vacances (la semaine sur le yacht de Vincent Bolloré est estimée à 173.693 euros) lorsque l’on est président.
Mais la polémique va mourir de sa belle mort d’ici quelques heures.
Car ce que ne relèvent pas les commentateurs avisés, mais peu experts en clowneries, c’est que Nicolas Sarkosy se contrefout de la polémique qu’il a déclenchée. Comme il se contrefout de toutes celles qu’il a déjà lancées. Qui se souvient de ses déclarations eugénistes, de son cadeau au promoteur ayant construit son appartement de Neuilly? Etc.
D’ailleurs, cela n’a pas manqué. Interrogé par les journalistes, Nicolas Sarkozy a indiqué: “Je n’ai pas l’intention de me cacher, je n’ai pas l’intention de mentir, je n’ai pas l’intention de m’excuser. Je ne vois pas où il y a de la polémique”.
Et c’est peut-être ça la plus grosse clownerie de l’affaire…
Vrai con ou faux con maltais ?
Cela doit être sa conception de l’ascèse… Il a du en discuter avec Berlusconi, assurément de bons conseils en la matière ! Pas grave, il trouvera une superbe explication pour les ouvriers qu’il est allé “visiter” le jour du débat Bayrou-Royal, en leur disant “Laissez d’autres discuter dans un grand hôtel parisien. Moi, mon hôtel, c’est ici !”. Bon, bah, il a changé de lieu de villégiature depuis : une nouvelle forme de délocalisation ?